« Avant que je te façonne dans le sein de ta mère je te connaissais, avant que tu viennes au jour, je t'ai consacré. Jérémie 1,5 »
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action or later. Please see Debugging in WordPress for more information. (This message was added in version 6.7.0.) in /home/religieuk/www/wp-includes/functions.php on line 6114« Avant que je te façonne dans le sein de ta mère je te connaissais, avant que tu viennes au jour, je t'ai consacré. Jérémie 1,5 »
“Je suis Magda Khalifa Mikhail, religieuse du Sacré-Coeur Égyptienne, Copte Catholique. Je suis d’Abou Qourqas, un village dans la région de MINIA à 250 Km au sud du Caire. Je suis la seule fille dans ma famille avec mes 6 frères. Avant ma naissance il y avait le risque de me perdre, ma mère devait se rendre chez ses parents à Alexandrie pour être opérée, elle et moi, nous étions en danger, mais tout s’est bien passé grâce à Dieu. Mes parents sont chrétiens fervents, papa était comptable dans un collège/ lycée public, maman ne travaillait pas, ils nous ont éduqués avec tous les principes et valeurs chrétiens. J’ai vécu mon enfance et adolescence entourée d’amour de mes parents et de mes 4 frères car les deux autres sont nés 13 ans après. Mon père disait à mes frères que j’étais leur couronne, ma mère veillait à ma féminité et me rappelait toujours que je ne suis pas un garçon.”
“Mes parents étaient très engagés dans l’église, ils participaient à des activités et services. Moi et mes frères nous participions aux caté, scoutisme, légion de Marie, chorale et théâtre … Les religieuses du Sacré-Cœur de Jésus étaient bien présentes à l’église, en nous accompagnant dans différentes activités. J’aimais bien une des religieuses qui nous faisait du scoutisme, des camps, et des sorties, des promenades. Ma mère travaillait avec les Soeurs dans des projets de service pour le village; pour la promotion des femmes, des filles non scolarisées et pour un jardin d’enfants pauvres. L’église était notre grande famille, nous y passions beaucoup de temps, nos grands-parents maternels sont à Alexandrie et les grands-parents paternels étaient déjà au ciel. De notre temps et dans un pays musulman nous n’avions que l’église où nous étions en sécurité pour grandir dans la foi, et aussi s’épanouir dans toutes les activités.”
“Je pense que le désir d’être en mission, ou donner ma vie au service de quelque chose, est né en moi spontanément tout au long de mon enfance et adolescence. La réalité dans laquelle j’ai grandi, a ouvert mon esprit, et m’a rendue sensible aux besoins des autres autour de moi, sans que j’en sois consciente. J’ai toujours été heureuse quand on me donnait une responsabilité pour aider en quelque chose. Dans cette réalité, je voyais ce que signifiait l’Amour de Dieu et comment en témoigner.
Quand j’avais 12 ou 13 ans il m’est arrivé un jour dans le groupe de prière en méditant la vocation de Jérémie, que je sentais que Dieu me parle. Quand j’entendais ce texte où Dieu parle à Jérémie ainsi : “Avant que je te façonne dans le sein de ta mère je te connaissais, avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré”. J’ai été tellement émue et je sentais que Dieu me disait les mêmes paroles. J’ai été habitée par ces mots: “Dieu me connaît personnellement, il m’aime, il me consacre”. Vite après la réunion je suis allée vers le Père et après m’avoir écoutée, il m’a répondu “Bien, bien, quand tu sera grande tu découvriras ce que Dieu veut pour toi”. Retournant à la maison j’en ai parlé à ma mère et je voulais savoir en quoi Dieu me consacre moi aussi, elle m’a écoutée très attentivement et m’a donné ce conseil : quand tu pries tous les soirs tu parle à Jésus et tu lui confies ça. Ma mère sans le savoir m’a mise sur le chemin d’une relation plus intime avec Le Seigneur.”
“J’ai eu une autre expérience autour du même âge qui m’a aidé à saisir que l’Amour de Jésus est gratuit. Dans la chapelle des religieuses du Sacré-Cœur, nous étions un groupe d’adolescents, au moment de la communion le père venait vers chacune pour lui donner la communion. Je me vois me reculer pour ne pas la prendre. Le Père a insisté pour me donner la communion. Il m’a posé la question après :”pourquoi tu ne voulais pas la communion”. Je lui ai répondu que je ne me sentais pas prête car je suis fâchée avec une amie, il m’a dit : “Quand Jésus viens à toi ne le refuse pas”. Encore une fois, une personne m’a aidé à mieux comprendre la gratuité de l’Amour de Dieu. Sans le savoir, ce ce que ce prêtre m’a dit a nourri ma vie spirituelle jusqu’à aujourd’hui. Petit à petit j’ai compris que Jésus m’aiderait à mieux comprendre quand je serai grande.”
“Les années passaient et j’ai oublié ces expériences. Quand j’ai eu mon baccalauréat je devais choisir quelles études, et dans quelle université aller. Le lieu était très vite choisi, c’était Alexandrie pour habiter avec ma grand-mère maternelle. Et j’ai choisi de faire les études d’assistante sociale. À Alexandrie j’ai été heureuse de découvrir une vie différente que celle au village, et de la découvrir toute seule et plus avec ma famille. J’aimais les études et j’avais de l’énergie pour les rendre concrètes. Avec une amie, un jour nous avions décidé d’aider une pauvre dame qu’on voyait toujours dormir sur le quai de la gare. Nous sommes allées à la police, à des maisons pour les malades, jusqu’à ce qu’on ait pris soin d’elle. J’ai aussi été amoureuse d’un ami, mais je ne me voyais pas passer ma vie avec lui.”
“Le temps est passé, et je commençais à me poser la question : “Quoi faire de ma vie, qu’est-ce que Dieu me dit ?” A ma grande chance, le Père jésuite de ma région de Minia qui m’avait déjà accompagné, était transféré à Alexandrie. Je suis allée le voir et mon chemin de discernement a commencé. La première lutte était de distinguer si cette attirance intérieure à me consacrer est vraiment en moi, ou si c’est le résultat d’une réalité dans laquelle j’ai été imprégnée et donc extérieure à moi. J’avais réfléchi que je pourrais me marier et faire des services comme le faisait ma mère, ou juste donner mon temps pour une mission. Je ne voyais pas clair ni par la réflexion ni par la prière.”
“Un jour, je me suis souvenue de cette expérience de prière à l’âge de 12/13 ans. Et là je commençais à découvrir le désir de répondre à un appel, bien à l’intérieur de moi. J’ai senti qu’une énergie et une joie intérieure me poussaient à répandre cet amour de Dieu. En fait, je commence à voir un peu plus clair ce que signifiait ce mouvement intérieur qui ne m’a jamais quittée même si je l’avais oublié depuis longtemps. Entendre ces paroles : “Avant que je te façonne dans le sein de ta mère, je te connaissais. Avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré”, avait toujours la même force et la même conviction. Avec l’accompagnement je voyais plus clair que c’est vers la vie religieuse que je veux répondre cet amour divin qui m’habite profondément.”
“J’en parle à mes parents qui m’ont respectée et m’ont soutenue dans ma recherche. J’ai commencé à faire connaissance avec deux congrégations à Alexandrie. Je n’ai pas trouvé l’esprit de famille que j’ai toujours vécu avec les religieuses du Sacré-Cœur de Jésus de mon village. J’ai alors décidé de me retourner vers elles pour mieux les connaître.”
“Profitant d’un séjour chez mes parents au village pendant les vacances, j’ai parlé à la supérieure des Sœurs qui me proposa de passer un mois en été au Caire avec un groupe de 5 jeunes qui réfléchissaient à la vie religieuse. Plus tard, j’ai fait aussi une retraite de choix de vie accompagnée par une religieuse du Sacré-Cœur. Par la suite, j’allais régulièrement au Caire passer quelques week-ends et parler avec cette sœur. Petit à petit, j’ai découvert que la spiritualité du Cœur de Jésus rejoignait ma petite expérience de prière qui me nourrissait jusque-là. Je me trouvais dans leur charisme pour témoigner de cet amour divin qui fait grandir la personne dans toutes ses dimensions. Dans mon cœur et ma tête, tout est devenu plus clair et je me sentais prête à commencer cette vocation.”
“Peu de temps après la fin de mes études, la lettre d’embauche au travail est arrivée et j’ai annoncé à ma famille que je partais pour rentrer chez les Sœurs du Sacré-Cœur. Mes parents me laissaient toute la liberté de décision, mes deux grands frères s’opposaient et voulaient que je commence le travail. Un jour, je pars avec maman pour visiter les religieuses du Sacré-Cœur de Jésus et ainsi rencontrer la supérieure pour lui demander de commencer. Elle nous a accueilli et pris un temps seul avec moi, puis elle nous invite, maman et moi, à participer à une messe en communauté avec un Père espagnol. Nous acceptons et comme nous ne connaissions pas l’espagnol, les Sœurs nous ont confié les lectures en arabe. Quand on m’a donné l’évangile du jour à lire et que c’était le passage où Jésus parlait à ceux qui voulaient le suivre: “Si quelqu’un quitte un père, une mère, des enfants,… pour me suivre…” les yeux de maman et toutes les religieuses du Sacré-Cœur ÉTAIENT GRANDS OUVERTS. Je me souviens que j’ai été très émue, et maman aussi a dit “Le Seigneur a parlé, je ne pourrai rien dire”. “
“Alors tout s’est bien planifié, je suis partie au Caire pour y commencer les étapes de candidature pendant 2 ans et 2 ans de noviciat. En parallèle de la formation initiale, j’ai fait des études catéchétiques et théologiques. Après le noviciat la supérieure m’a envoyé à une communauté pour partager avec mes Sœurs la vie de la mission.”
Découvrir le témoignage de mission de Magda.