(Photos : Cloître de la Trinité des Monts, la Mater Mirabilis de la Trinité des Monts, Pauline Jaricot et Madeleine-Sophie Barat)
À l’occasion de la béatification de Pauline Jaricot ce 22 mai 2022, nous avons retrouvé dans nos archives des échanges de lettres qui évoquent Pauline Jaricot et son lien avec notre fondatrice Madeleine-Sophie Barat. Pauline Jaricot a parfois séjourné à la Trinité des Monts (lieu où existait une communauté du Sacré-Cœur) lors de ses séjours à Rome.
Voici un premier extrait du livre de Margareth williams, ‘Saint Madeleine-Sophie. Her life and letters’, p. 401, qui illustre cette rencontre et ce lien entre Pauline Jaricot et Madeleine-Sophie Barat :
« Pendant les passages à Lyon de Mère Barat, elle appris à connaître Pauline Jaricot, co-fondatrice de la Propagation de la Foi. Quand Pauline alla à Rome en 1837, Mère Barat envoya un mot lui proposant hospitalité à la Trinité des Monts (…). Elle traversa de grandes épreuves lorsque les fonds qu’elle avait investis pour la Société de la Propagation de la Foi ont échoués et Mère Barat déclara : « Dieu l’a clairement scellé du seau de sa croix. (…) Nous pouvons apprendre de son exemple l’oubli de soi-même, le lâcher prise de nos petits intérêts, et au lieu d’être arrêté par des insensées de rechercher en tout et uniquement la Gloire du Cœur de Jésus. » Pauline est resté pour un temps à Conflans où Mère Barat lui donna une chambre de novice, en disant : « Si par une exception méritée et unique je vous mets parmi les colombes, j’attends en retour de vous qu’elles s’élèvent comme vous le faites au-dessus de toutes les choses de la terre. » Pauline écrivait souvent à Mère Barat qu’elle appelait : « Cette âme sainte qui fait me sentir si petite en comparaison. »
Quelques extraits de lettres de ‘Mère Barat’ évoquant Pauline Jaricot entre 1839 et 1858 :
15 mai 1839 de Mère Barat à Mère Aymardine de Nicolay
« Mlle Jaricot n’est pas encore à Rome, mais on l’y attend d’un jour à l’autre, probablement je la verrai quoiqu’elle ne loge pas à la Trinité. (…) La lettre de Mademoiselle est charmante, nous l’avons lue à la récréation. »
18 juillet 1839 à Mère Galitzin à Rome Villa Lante
« Adieu, chère mère, je suis pressée, ne voulant pas manquer Mlle Jaricot.
votre mère,
Barat »
Paris, 11 octobre 1856, de M.-S. Barat, à Mère Elisa de Fonsbelle, Lyon (lettre remise à la Maison de Lorette, 42 montée St Barthélémy)
« Je vous envoie un billet de 100 Fr que je vous prie de faire porter à la bonne demoiselle Jaricot de notre part, elle est dans la plus profonde misère, les détails en sont déchirants !
Est-ce que vous ne pourriez pas la recommander à vos Enfants de Marie, afin quelles lui viennent en aide, au moins pour le strict nécessaire ! Elle a autrefois, tant donné aux autres, puis, cette propagation de la foi dont elle a été le 1er instrument ! Vraiment, ces Mrs ne devraient pas l’abandonnée, je suis sûre, que beaucoup d’abonnés en seraient satisfaits.
Enfin, ma fille, faites ce que vous pourrez pour consoler et aider cette si belle âme et que Votre Seigneur éprouve rudement ! »
Paris 11 mars 1857, de M.-S. Barat, à Mr le Comte de Brémond, à Paris rue de Bellechasse 51
« Je vous remercie de m’avoir donné aussi des nouvelles de la bonne demoiselle Jaricot !
Je ne le savais pas si gravement atteinte ? Je fais ces vœux, pour que le Seigneur, en lui accordant quelques années de vie encore, lui permette d’amasser encore de nouveau mérites et de mener ses affaire à bonne fin. »
Paris, 16 avril 1858, de M.-S. Barat, à Mère Boutourlin, à Rome, Trinité des Monts
« J’ai vu l’autre jour, la pauvre éprouvée Mlle Jaricot ; elle est à Paris dans ce moment pour tâcher de trouver un peu d’argent, ne l’oubliez pas, ma chère Anna lorsque vous pourrez lui venir en aide en la recommandant à ceux qui font le bien. »
(Travail de compilation et sélection d’extrait a été réalisé par Sr Ysabel Lorthiois)
Voici des extraits de Catherine Masson, dans son livre ‘Pauline Jaricot, 1799-1862’. Biographie, Paris, cerf, 2019 :
« Pauline et Maria y logent [à Paris] pendant 3 mois au Sacré-Cœur de la rue de Varenne chez Sophie Barat [vers 1850-1851], alors supérieure de son Institut, qui traite Pauline comme une amie. » (p385)
« (…) peu de personnes ont été aussi maltraitées que Pauline, peu ont également eu des soutiens aussi forts, aux intentions pures et tenaces comme le furent les cardinaux Lambruschini et Villecourt, la sainte mère Madeleine-Sophie Barat, la mère Saint-Laurent, Julia Maurin, le comte et la comtesse de Bremond d’Ars. » (p.404)
« À Rome [lors d’un séjour en 1856], elle est reçue par le cardinal Villecourt. Prévenue par Mme de Bremond, la mère Sophie Barat la fait accueillir par la supérieure des religieuses du Sacré-Cœur à la Trinité des monts. » (p.443)
« Pauline achève une lettre à mère Barat par ses mots : « Si ce bon Père ne me délivre pas, c’est par plus d’amour encore. C’est qu’il voit que c’est mieux que je succombe aux efforts des hommes et des démons ; il en saura tirer gloire : la croix, la mort de son cher Fils en est la preuve. Et là je ne puis ajouter : Père, si je ne puis payer mes dettes avant de mourir, accordez-moi la même grâce qu’au bon larron. » » (p.481)
Extraits recueillis et rassemblés par l’équipe des archives de la Congrégation des Religieuses du Sacré-Cœur de Jésus : Sr Maryvonne et Julien Béchard